Comment faire progresser les leaders ? – Les Echos Business – Chronique de Paule Boffa-Comby -15/05/19
Dans un monde en quête du risque zéro, abreuvé d’informations, portant le biais inconscient du mythe du leader providentiel, du héros, et dans lequel le nombre de ‘like’ définit progressivement les standards et la réputation, chacun peut penser devoir être plus exceptionnel, plus fort, plus rapide et plus efficace, plus intéressant que son collègue ou son voisin pour pouvoir être remarqué.
Mais comment bâtir des relations de confiance sur des apparences ? Comment avoir envie de donner le meilleur pour quelqu’un qui donne une image de lui-même qui ne correspond pas à ce que l’on expérimente à ses côtés, qui ne sait pas partager ouvertement ce qu’il pense, montrer ses forces, ses limites et qui il est en réalité ? Et comment demander aux équipes de progresser sans cesse si l’on n’a pas soi-même une conscience aiguë de là où l’on en est et de où on voudrait aller ? Rappeler la force de l’authenticité, de l’humilité et de l’exigence bienveillante envers soi-même et les autres est important. D’autant plus que ces trois forces sont garantes de la capacité d’un leader à questionner régulièrement ses certitudes et à regarder les choses telles qu’elles sont, sans vanité ni faux-semblants, sans crainte de plaire ni de déplaire.
Trois clefs pour tout à la fois développer son leadership, être pleinement à sa place te prendre les meilleures décisions pour son entreprise.
Prendre le pouls du terrain.
Rien de pire qu’un leader engoncé dans un costume trop étroit ou isolé dans sa tour d’Ivoire de peur qu’on lui révèle des problèmes qu’il n’a pas envie d’entendre ou qui pourrait desservir son avenir. Un leader respecté aime aller au contact du terrain, sans pour autant court-circuiter ses lignes intermédiaires. Il s’intéresse aux points de vue, aux idées, aux réussites _ petites et grandes _ de chacun et de chaque équipe. Il n’hésite pas à féliciter ceux qui prennent des initiatives et se saisissent de leur marge de manoeuvre pour faire grandir le collectif. Il pense l’avenir en étant en prise avec le présent de ses équipes.
S’accorder du temps pour mieux se connaître.
Accepter l'autre tel qu'il est demande de savoir d'abord s'accepter soi-même, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Autrement dit, de faire régulièrement des arrêts sur image, d'investir du temps pour repasser quelques situations clefs pour voir quels ont été ses bons -et moins bons- réflexes-, de capter ses habitudes ou automatismes, et mieux se connaître. Un bon réflexe pour questionner ses certitudes et être en mesure de progresser est de s'entourer de personnes complémentaires.
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