collectives pour relever les défis des multiples crises
Jamais nos entreprises, notre pays, notre planète n’ont eu autant besoin d’engagement et de mobilisation pour « faire ce qu’il faut » et réussir la transition énergétique et climatique. Et jamais l’engagement et la motivation n’ont été aussi commentés : grande démission aux US, quiet quitting dans les pays protecteurs comme la France, bore-out...
Les gens auraient besoin de sens pour s’investir ? Mais quel plus grand sens peut-il y avoir que de participer à cette grande refondation des modèles d’organisation du travail et des modèles de production, de consommation pour réussir collectivement à relever le défi d’une planète à respecter et de sociétés à « panser ».
le travail est bien plus qu’un gagne-pain : l’occasion d’agir pour les autres, d’interagir et de se sentir utiles, vivants et connectés.
Celles et ceux-là ont trouvé les moyens de se protéger du virus et de s’organiser avec les moyens du bord, et surtout de réfléchir ensemble aux règles de base à mettre en place pour assurer la sécurité de chacun en limitant les risques tout en restant acteurs de sa vie et de l’économie, en présentiel ou en distanciel connecté et solidaire. Ceux-là ont regardé leur peur et les contraintes en face, souvent ensemble, en équipes, au sein d’un service, d’un secteur, de l’inter-secteur, et ont trouvé des solutions, provisoires puis pérennes, par l’échange et la solidarité, la coopération au service d’un objectif partagé : « rester vivants, utiles et connectés »
Ici, les uns se sont mobilisés pour continuer de produire « parce que sans eux, les groupes électrogènes ne pourraient plus être réparés », parce que sans leurs efforts, leurs clients ne pourraient plus s’alimenter, les médecins ne pourraient plus soigner, etc. Ce, parce qu’ils produisaient, vendaient ou acheminaient une infime partie de ce qui était nécessaire à cela mais se sentaient « vivants, utiles et connectés » en faisant leur part. Là, d’autres ont accepté des aménagements momentanés de leur poste, de leur mission, de l’organisation du travail ou de la répartition des rôles, voire adapté les chaines de production pour les réorienter et servir l’urgence sanitaire et l’intérêt de tous.
La clef de la mobilisation de celles et ceux-là ? Des dirigeants, managers et collaborateurs conscients qu’ils avaient plus à gagner à participer à l’effort de « mobilisation pour » qu’à profiter d’un système de soutien et de protection qui les rendaient entièrement dépendants des décisions extérieures.
Plus à gagner à participer à l’effort de « mobilisation pour » qu’à profiter d’un système de soutien et de protection qui rend entièrement dépendants des décisions extérieures.
C’est ce ressort de l’action, de l’impact, de la différence faite par la contribution au collectif qu’il est urgent de réactiver en chacun pour redonner confiance, envie et motivation à celles et ceux qui se sont éloignés de leur entreprise, à force de rester – volontairement ou non- derrière des écrans, à distance, ou de côtoyer la frange active de ceux qui ne perdent pas une occasion de revendiquer de nouveaux acquis oubliant que les droits sont toujours associés à des devoirs.
Chacun devrait, en effet, se rappeler que devant l’ampleur des défis climatiques, économiques, sociétaux qui sont devant nous, « on gagne ensemble ou on perd ensemble !». Aucune alternative n’existe. Or, pour gagner ensemble, nous devons coopérer !
Pour gagner ensemble, nous devons coopérer !
De nombreuses recherches, comme celles résumées dans la théorie du « jeu du prisonnier[1]», ont montré depuis de nombreuses années, que lorsque nous dépendons les uns des autres sans pouvoir prédire de façon certaine ce que les autres feront (coopérer ou tirer la couverture à eux), nous avons tout intérêt à coopérer. Coopérer pour gagner plus ensemble que si nous cherchions chacun à gagner le plus possible pour nous seul. Alors, cessons les plaintes et rengaines « faciles » qui nous montent les uns contre les autres et agissons de concert pour (re)devenir « maître de notre destin » comme se le répétait Nelson Mandela pendant ses 27 ans de captivité. Choisissons de regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, d’agir plutôt que de subir, d’avancer et de nous engager plutôt que de regarder, impuissants ce qui se déroule devant nos yeux.
Changeons de méthode, passons à l’action et à la réussite collectives, sans regarder si nous faisons plus ou moins que notre voisin à un instant « T », confiant que notre action et notre façon de voir peut faire une grande différence. Conscients que nous avons, chacun à notre niveau, chacun dans notre rôle et dans notre fonction, une ou des pièces du puzzle de la solution commune et que nous avons non seulement le droit, mais le devoir de la poser et de contribuer pour gagner plus ensemble !
Voir la biographie de Paule Boffa-Comby
[1] Dont les conclusions ont été reprises par Robert Axelrod – comment réussir dans un monde d’égoïstes. Éditions Odile Jacobs
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